Ce matin du 20 novembre 2025 je ne sais pas s’il faut accabler le général MANDON, chef d’état-major des armées, ou le remercier. Il demande, devant les maires, que la France ait « la force d’âme… d’accepter de perdre ses enfants ».
Parce que cette phrase est terrible elle appelle, pour le moins, malgré les débats importants sur le budget et l’attaque contre le pouvoir d’achat d’une majorité de français, d’engager un débat en urgence à l’Assemblée nationale, voire dans le pays tout entier.
Un débat qui se hisse, au-delà du matraquage quotidien des chaînes en continue, à la hauteur de la situation et sur cette guerre dont on nous bourre le cerveau qu’elle serait de moins en moins évitable. Au fond la question est : allons-nous tuer JAURES une deuxième fois ?
Nous sommes dans un monde à la dérive.
Le gros veut manger le petit, la Russie veut avaler l’Ukraine, les Etats-Unis veulent le Canada et le Groënland, la Chine veut Taïwan (encore que Taïwan fait partie de la Chine), l’Europe ne veut apparemment rien, sauf qu’elle se fait bouffer par tous les autres… Alors on fait la guerre ? On connait le résultat : les riches en sortent plus riches encore et ce sont toujours les mêmes qui se font tuer !
Revenons toujours sur le fond des choses : POURQUOI nous en sommes là ?
Ce monde, et nous sommes au-delà de la caricature, c’est celui du « maître du monde » qui reçoit le prince d’Arabie Saoudite en déclarant, toute honte bue, « que ce qu’il a sur les mains ne l’intéresse pas », l’essentiel étant de faire fructifier ses affaires et celles de son gendre.
Alors STOP ! Le monde est malade de ses prédateurs, de ceux qui « exploitent les travailleurs et la terre » disait MARX, les dressent les uns contre les autres pour mieux les maintenir sous leur loi, il est malade d’une concurrence imbécile, d’un « marché » dont un prix Nobel d’économie américain, Joseph STIGLITZ, a dit qu’elle n’était « pas une loi, mais un dogme. »
Alors, comment faire avancer la paix en Europe ?
Certainement pas par la guerre*, mais par la discussion. Par une discussion politique globale qui posera la question de la liberté de l’Ukraine à partir de la liberté de tous les peuples européens, à partir de la négociation d’un traité de sécurité pour toute l’Europe incluant la Russie, en demandant aux peuples de se prononcer, en garantissant le respect des Etats par la Russie en même temps que l’arrêt de l’expansion de l’OTAN à tout prix et à n’importe quel prix même. Car tout le monde sait que cette guerre pouvait être évitée et comment. Cela a été fort bien expliqué par plusieurs personnalités américaines dont le diplomate Georges KENNAN. Ce long processus vers la paix, il est à accomplir avec l’ONU, dans toute la mesure du possible, car la paix en Europe est une garantie pour la paix du monde.
Oui c’est la PAIX dont il faut brandir le drapeau. Ce sont les conditions de la paix qu’il faut définir et afficher.
« La force d’âme », que demande le général, doit être celle d’avoir le courage d’oser la paix et de tout faire pour que tous les peuples s’impliquent dans sa construction.
Cela signifie-t-il que nous ne devons pas nous préoccuper de notre défense nationale ? Bien évidemment Non ! Cela suppose de débattre de son objectif et de ses moyens et non de tenir des discours va-t-en-guerre. Oui il faut revenir à la notion de Défense nationale ce qui suppose de revenir sur cet effort, concentré très longtemps, trop longtemps, sur la « projection », qui a fait que nos moyens, notamment pour l’armée de terre, ont été mal orientés avec par exemple un arsenal de seulement 200 chars (dont 20% sont hors services), avec un système de renseignements satellitaire, clé de notre indépendance nationale, aujourd’hui sous la tutelle américaine, sans parler du canon Caesar arraché aux forceps en 2001.
Devant l’enjeu pour notre pays de la paix dans le monde, qui est fondamentalement une question de choix politique, il revient aux responsables politiques, aux élus, et non à un général, quelles que soient par ailleurs ses qualités et responsabilités, de permettre le débat, d’informer nos concitoyens, mieux, de les inviter à ce débat.
La vraie « force d’âme » est « d’accepter » de gagner la vie de nos enfants et ceux du monde entier au défi de la Paix.
Jean-Claude SANDRIER.
* Tout le monde, sur tous les plateaux télé répète jusqu’à l’ivresse : « si tu veux la paix prépare la guerre ».
Ainsi depuis le IVe siècle après JC, époque à laquelle un romain, pourtant chrétien, VEGECE, prononçait cette phrase, rien n’aurait bougé, le monde n’aurait rien appris ! Au-delà de la désespérance atroce qu’elle inspire, il ne vient à l’idée de personne que les Hommes pourraient être capable d’autre chose : de fraternité, de solidarité, de respect, d’amitié, d’amour, d’empathie ? Ce ne sont pas des insultes pourtant, mais surtout ne posez pas ces questions, elles sont interdites et les réponses encore plus. Puisque VEGECE A DIT.
