A propos de la psychiatrie :
La psychiatrie et la pédopsychiatrie n’en peuvent plus. Depuis déjà plusieurs décennies, ceux qui les font vivre ne cessent de dénoncer leur désagrégation et de lutter contre le déclin dramatique des façons d’accueillir et de soigner les personnes qui vivent au cours de leur existence une précarité psychique douloureuse. Ce qui est en crise, c’est notre hospitalité, l’attention primordiale accordée à chacun et à un soin psychique cousu-main, à rebours du traitement prêt-à-porter standardisé qui se veut toujours plus actuel.
Devant cette régression organisée, les communistes s’inscrivent dans les actions pour soigner les institutions psychiatriques et à lutter contre ce qui perturbe leur fonctionnement. Patients, soignants, parents, personnes concernées de près ou de loin par la psychiatrie et la pédopsychiatrie, tous citoyens, nous sommes révoltés par cette régression de la psychiatrie qui doit cesser. Il s’agit pour nous de refonder et construire une discipline qui associe soin et respect des libertés individuelles et collectives.
Contrairement à la tendance actuelle qui voudrait que la maladie mentale soit une maladie comme les autres, nous affirmons que la psychiatrie est une discipline qui n’est médicale qu’en partie. Elle peut et doit utiliser les ressources non seulement des sciences cognitives, mais également des sciences humaines, de la philosophie et de la psychanalyse, pour contribuer à un renouveau des soins axés sur la reconnaissance de la primauté du soin relationnel.
Les avancées de la recherche scientifique ne peuvent durablement être confisquées par des experts auto-proclamés dont les liens avec l’industrie pharmaceutique sont suspects. Les savoirs scientifiques ne doivent pas servir d’alibi à des choix politiques qui réduisent les sujets à un flux à réguler pour une meilleure rentabilité économique. Nous sommes face à une véritable négation du sujet et de sa singularité, au profit de méthodes éducatives, sécuritaires ou exclusivement symptomatiques.
La politique actuelle détruit la cohérence des équipes.
Aussi, si le budget de la psychiatrie, sans cesse rogné depuis des années, doit être largement revalorisé, comme l’exigent toutes les mobilisations actuelles, c’est l’appauvrissement des relations au sein des lieux de soins qui est notre souci premier. La standardisation des pratiques déshumanise les sujets, patients et soignants. Le recours massif aux CDD courts, le tarissement organisé de la formation continue, l’inadéquation des formations initiales contribuent à la désagrégation des équipes au sein desquelles le turn-over est de plus en plus important. La continuité des soins et la cohésion des équipes en sont durablement compromises. Nous devons opposer à cet état de fait la spécificité de la maladie psychique, qui sous-tend la nécessité d’une approche singulière et d’un travail spécifique d’équipes pluridisciplinaires en institution psychiatrique ainsi que dans le médico-social, et la co-construction d’alliances thérapeutiques fécondes avec les personnes accueillies. C’est tout le monde de la psy et des psys, en institution ou pas qui est concerné.
Nous voulons en finir avec l’augmentation continuelle du recours à l’isolement et à la contention, la contrainte doit cesser d’être la norme. Le droit des patients, hospitalisés ou non, est régulièrement ignoré, parfois volontairement bafoué. Cette violence institutionnelle, régulièrement condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, touche en premier lieu les soignés, mais affecte aussi les soignants. La psychiatrie et le secteur médico-social doivent pouvoir s’appuyer sur des équipes stables avec des personnels non interchangeables quel que soit leur statut. Ils doivent pouvoir bénéficier d’un assise solide qui autorise la parole et propose de véritables évolutions de carrière.
Au delà du soin, il faut travailler à des accompagnements alternatifs, nouer des liens équilibrés avec les différentes associations qui œuvrent dans la cité.
Pour cela il faut des moyens matériels et humains et en premier lieu comme l’exige la CGT dans son appel au mouvement d’aujourd’hui :
Le nouveau premier ministre, le Président de la République et le patronat doivent entendre le message qui s’est exprimé dans le pays.
- Arrêtez les régressions sociales !
- Abrogez la réforme des retraites !
- Augmentez les salaires pour un travail qui paie :
- Développez les services publics dans la psychiatrie comme dans l’ensemble des établissements de santé, partout et pour toutes et tous !
- Prenez des mesures de justice fiscale.
Alors que le Rassemblement national ne soutient aucune des revendications portées dans les manifestations, il faut une nouvelle fois la démonstration qu’il est l’ennemi des salariés.es, des droits syndicaux, soutient le capital et n’est en rien une alternative.
Le PCF met en débat un pacte d’avenir pour la France avec un plan de dépenses publiques, de formation, d’embauches et d’investissement dans l’industrie et les services publics à 500 milliards d’euros pour les cinq prochaines années grâce à un fonds d’avance alimenté par le pôle public bancaire existant.
L’heure est à réparer la France en prenant la main sur la production et en donnant une voix indépendante à notre pays pour la paix.
Nous appelons à construire un autre budget pour répondre aux besoins sociaux et aux défis du siècle, à renforcer la démocratie sociale par de nouveaux pouvoirs d’interventions des salarié.es et à en finir avec les passage en force par l’utilisation de l’article 49-3 pour respecter la démocratie populaire.
De l’argent il y en a, il y en a même à flot. Les actionnaires se gavent et non contents de cela, il organisent l’évasion fiscale.
Le grand patronat continue de s’opposer à toute mesure de justice fiscale. L’annonce d’un meeting le 13 octobre prochain pour défendre les privilèges du capital appelle à mettre en cause sa domination sur toute l’économie qui empêche de répondre aux besoins sociaux et de relever les défis du siècle. Le problème du pays n’est ni la dette, ni le prétendu « coût du travail ». C’est le coût du capital, les dividendes et les intérêts payés aux banques, qu’il faut baisser !
Les 500 plus grandes fortunes ont vu leur richesse multipliée par six en quinze ans.
La création d’un impôt plancher de 2 % proposé par l’économiste Zucman sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, c’est pourtant peu mais ça provoque une levée de bouclier chez les détenteurs du capital et leurs relais médiatiques.
C’est pour faire reculer tout ça que nous sommes là avec vous aujourd’hui et que nous le serons encore demain en manifestation et chaque fois qu’il le faudra.
Bourges le 1er Octobre 2025
