Discours prononcé lors de la commémoration du 81ème anniversaire de la Libération

Commémoration du 81ème  anniversaire de la Libération à la stèle de la  fédération du Cher du PCF

 

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades,

Lors de l’été 1944, la France se libérait de 4 années l’occupation nazie au prix des nombreux sacrifices consentis par les résistants français, es soldats anglais, américains, canadiens mais aussi grâce aux soldats soviétiques sur le front de l’est.

Après cette libération la fin de la barbarie est survenue le 8 mai 1945 avec la capitulation de l’Allemagne hitlérienne.

La fin de la guerre avait laissé une France ruinée et en ruine, exsangue par les sacrifices imposés par les occupants et les traîtres à son service, mais une France qui avait renoué avec la démocratie et la République, qui avait retrouvé sa souveraineté et son indépendance, une France redevenue un pays libre où les déportés survivants des camps de la mort, les prisonniers de guerre, les requis du STO pouvaient rentrer.

Cette nouvelle république démocratique et sociale a été construite par ceux qui ont répondu à l’appel du général De Gaulle, mais aussi à celui des dirigeants communistes comme Charles Tillon le 17 juin 1940, Maurice Thorez et Jacques Duclos le 10 juillet de la même année. Nous le devons à celles et ceux qui ont constitué les Forces Françaises Libres et à celles et ceux qui ont participé à la Résistance sur le sol national.

Dans le Cher, ils ont payé un lourd tribut :

  • 200 fusillés
  • 699 déportés dont 11 femmes et 46 enfants
  • 420 d’entre eux, ne sont pas revenus !

Parmi ces fusillés, ces déportés, parmi ceux qui sont tombés dans les combats de la Libération, nombreux étaient communistes. C’est ainsi que le PCF est devenu le parti des fusillés.

Parmi ces résistants, il y avait Marcel et René Cherrier, Roland Champenier, Georges Rousseau, Léo Mérigot, Suzanne Labertonnière, Angèle Chevrin, Louis Chevrin, Zélia Duchesne, Julien Giraud, André Giraudon, Louis Buvat, Albert Kaiser, Gabriel Dordain, Louis Gatignon, Raymonde et Louis Lamodière, Romain Bardin, André Laloue, Pierre Ferdonnet, Fernand Micouraud, Henry Diaz, Maurice Renaudat,… et beaucoup, beaucoup d’autres qui sont sur la plaque devant vous.

Ils se sont levés contre le fascisme, la barbarie nazie, pour la liberté de notre peuple et lui permettre de construire un monde plus juste, plus humain, plus fraternel.

Les communistes ont été au premier rang des combattants de la liberté, ce que François Mauriac a traduit par ces mots : « La classe ouvrière, seule dans sa masse,est restée fidèle à la France profanée ».

Citons aussi cette phrase du général de Gaulle qui, recevant à la Libération une délégation du patronat français déclara : « Messieurs, je n’ai rencontré aucun d’entre vous à Londres ».

Aujourd’hui nous rendons hommage à toutes celles et tous ceux qui ont combattu le nazisme – quelles que soient leur préférence philosophique ou politique ou religieuse. Cet hommage est vital alors que nous voyons tout les jours dans les

grands médias patronaux et sur les réseaux sociaux des campagnes visant les communistes notamment avec la légende tenace qui veut que les communistes ne soient entrés en résistance qu’après l’entrée en guerre de l’Union Soviétique.

Nous communistes d’aujourd’hui nous devons rappeler le rôle essentiel tenu par les communistes français pour redonner ses couleurs à la France.

Nous devons rappeler sans cesse tous ces communistes arrêtés, emprisonnés, fusillés pour certains, dès 1940, pour actes de résistance. Nous devons rappeler que dès décembre 40 le préfet du Cher déclarait que « le PCF dans le Cher est la seule organisation politique faisant preuve d’une activité qui ne soit pas individuelle et isolée ».

Mais la Résistance, cela a été aussi le Conseil National de la Résistance créé le 27 mai 1943 sous la présidence de Jean Moulin. Les communistes se sont battus comme d’autres, avec d’autres, pour l’union de la Résistance. La création du CNR la symbolisait mais au-delà, avec l’établissement d’un programme économique, social et politique pour jeter les bases d’une société nouvelle, plus juste, plus, solidaire et préparer « les jours heureux ».

La création de la sécurité sociale, une retraite décente, la création d’entreprises publiques performantes, le renforcement des droits des salariés dans l’entreprise, la possibilité donnée à tous les enfants d’accéder au savoir et à la culture quel que soit

la situation de fortune des parents, etc… figurent au programme du CNR.

Ce programme du CNR a été réalisé dans un pays ruiné où tout devait être reconstruite et aujourd’hui après des décennies de travail de sape contre son œuvre par les privatisations du patrimoine commun comme EDF ou l’asséchement des  ressources de la sécurité sociale par les baisses continuelles de cotisation. On entend continuellement la rengaine porté par des ministres « encore » actuels comme Bruno Retailleau qui déclare que « En France on ne travaille pas assez et on ne pense qu’à redistribuer … »

Leur objectif est de capter le plus possibles de richesses aux détriments des travailleurs et aux bénéfices du capital qui profite déjà d’une redistribution évalué à 211 milliards d’euros par la commission d’enquête du sénat dirigé par le sénateur

communiste Fabien Gay. Nous vivons dans un pays et un monde plus riches que jamais et nous aurions moins de moyens pour nous soigner, nous devrions nous priver des services publics qui ont permis l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, faire voler en éclat les protections collectives et oublier le code du travail !

Alors que Gabriel Attal a déclaré à  l’université d’été du MEDEF 2025 « On a besoin d’un budget de rupture, on ne peut pas tourner en 2025 avec le modèle économique de 1945 », leur ambition est claire détruire le système économique et social construit sur le programme du CNR.

La mise à bas de tous les acquis de la Résistance mais aussi ceux du Front Populaire sonne comme une insulte à l’égard de celles et ceux qui ont redonné sa liberté à la France, à celles et ceux qui l’ont reconstruite.

Face à cette entreprise de démolition, nous sommes de ceux qui veulent continuer à porter les messages de la Résistance. Et aujourd’hui, la question fondamentale est bien celle de la répartition des richesses et de leur utilisation. C’est la question clef !

Cette honte de l’insolent enrichissement de quelques-uns face à la détresse et aux difficultés du plus grand nombre, cela doit cesser.

Ce déséquilibre par la violence sociale faite aux femmes et aux hommes génère frustrations et violence et met en danger la démocratie.

Le choix à faire aujourd’hui, c’est d’avoir la volonté de se donner les moyens d’inverser l’ordre des priorités et des valeurs.

Ce ne sont pas les salaires et la protection sociale qui sont un coût mais le capital qu’il convient de faire cotiser pour financer les mesures nécessaires pour combattre la crise.

Il y a 81 ans un avenir heureux pour tous a été tracé au lendemain de la nuit la plus noire, et depuis certains se sont efforcés de faire vivre la flamme de l’espoir, de la dignité, de la libération et de la construction d’un monde meilleur.

Aujourd’hui nous devons reprendre ce flambeau et lutter ensemble, affronter la mondialisation capitaliste, pour affronter ces prétendues idées et mesures modernes qui ne sont que l’expression d’une volonté de revanche d’une classe sociale qui

s’est vautrée dans la collaboration avec l’occupant nazi.

Nous appelons les salariés à intervenir partout dans le pays, pour d’autres choix que ceux imposés par les actionnaires des grands groupes. Nous appelons les communistes, les militants et les élus à investir les luttes et à mettre en débat des propositions offensives, pour sécuriser l’emploi et la formation,

pour augmenter les salaires et les pensions, pour exiger des embauches là où les besoins ne sont pas satisfaits.

A l’échelle européenne et internationale, nous nous battons pour la paix et la justice alors que les conflits et les agressions se multiplient sur tous les continents et que la lutte du peuple palestinien pour sa survie est critique.

La France n’est plus occupée par une armée étrangère mais les crises internationales et la montée des impérialismes militaires et commerciaux comme celui des États-Unis de Trump a montré qu’elle avait perdu beaucoup de sa souveraineté économique et industrielle.

Souveraineté que les institutions européennes actuelles ne veulent pas soutenir et qui se vautrent dans la soumission aux intérêts du capital.

Nous voulons toujours une politique véritablement de gauche faite par et pour le peuple !

Face à ce qui est un authentique défi de civilisation, le communisme est toujours ce « mouvement de l’immense majorité au profit de l’immense majorité » que décrivaient Marx et Engels dans leur célèbre Manifeste.

Nous défendons un projet de transformation sociale qui change la vie des gens, répartisse autrement les richesses et protège la planète.

 

Fidèles à ceux que nous honorons aujourd’hui, nous nous battons pour les jours heureux.

Posted in Discours, Hommage, Résistance.

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