Victoire du complotisme et des Fakenews Ou colère de la classe ouvrière américaine ?

L’actualité chasse l’actualité. Hier nous aurions pu vous parler des plans de licenciement (Auchan, Michelin, … ), avant-hier des inondations, du dérèglement climatique, avant avant-hier du budget de la sécurité sociale, de l’impact du budget 2025 sur les budgets des communes…etc, bref, des dégâts du capitalisme érigé en système de concurrence généralisé.
Mais aujourd’hui l’événement mondial qui chasse tous les autres est l’élection d’un homme reconnu coupable de 34 chefs d’inculpation, un homme, outrancier, misogyne, … s’appuyant sur une rhétorique de guerre civile et de fausses nouvelles. Et pourtant il a été élu et très bien élu. Alors, victoire du complotisme et des fakenews ou colère de la classe ouvrière américaine ?

Fakenews et colère

Les deux mon capitaine pourrait-on répondre. Il est clair que les mensonges (ou absurdités : « les migrants mangent vos chats ») prononcés par Trump, véhiculés par des médias possédés par des milliardaires prêts à mener une guerre idéologique sans merci aux progressistes ont largement pesé dans les débats. Mais nous avons aussi vu (dans les reportages) la colère des américains face à la hausse des prix (inflation), un système de santé inabordable, le coût de l’école, l’absence de protection sociale, la désindustrialisation, les bas salaires, le coût des guerres. Les démocrates n’ont pas répondu à ces questions essentielles croyant que les « bons résultats économiques » (Bourse en hausse, riches toujours plus riches) seraient suffisants pour convaincre la population. « ll n’est pas surprenant qu’un parti qui a abandonné la classe ouvrière a été abandonné par celle-ci » a déclaré Bernie Sanders ancien candidat à la primaire américaine en 2020.

« We will fix it » (Nous allons réparer)

Donald Trump s’appuyant sur ces renoncements a fait croire  qu’il résoudrait (réparerait) tous les problèmes en s’appuyant sur des formules simples et percutantes (« We will fix it »). Cette victoire reflète les crises qui traversent la société américaine : fractures sociales, territoriales, divisions au travail, exacerbations des questions ethniques, identitaires. Mais le premier gagnant de cette élection, c’est la « finance » qui aura investi plus de 400 milliards de dollar dans cette élection.

La France, l’Europe n’échappe pas à cette vague

Ne nous y trompons pas, cela ne concerne pas que les Etats-unis. L’Europe, la France sont concernés. En France depuis plus de 20 ans la confiance s’érode entre la population et les dirigeants politiques. Dès 2002, (élimination de L. JOSPIN), les médias, les élus n’avaient pas mesuré la colère des salariés, puis le référendum de 2005 n’a fait qu’amplifier ce phénomène suivi des manifestations des gilets jaunes, la bataille des retraites. Les gens se sentent trahis, déconsidérés et n’hésitent plus à choisir ceux « qu’ils n’ont pas essayé ». 

Il ne suffira pas de diaboliser les adversaires.

Et il ne suffira pas simplement de diaboliser l’adversaire de dire que l’autre est un fasciste, qu’il est d’extrême droite pour reconquérir un électorat désabusé, écœuré, en colère. «Taxer les riches » ne suffira pas à renverser l’ordre établi du capitalisme.  Seule une réponse progressiste fondée sur les intérêts du monde du travail et sur une politique de paix peut ouvrir une nouvelle voie de progrès assurant le « vivre ensemble » et une meilleure répartition des richesses.

« Là où il y a une volonté, il y a un chemin. »

Nous devons apporter des réponses fortes, crédibles aux colères, qui changent positivement la vie de tous. Répondre aux urgences sociales et climatiques doit devenir une priorité ! Mais il faut aussi apporter des réponses aux inquiétudes sur la sécurité, sur la laïcité (seule garante du « vivre ensemble ». L’heure n’est pas  à se lamenter mais à se rassembler et agir.